mardi 15 juin 2010

Gambatte, ne renonce jamais !

Le mot Gambatte ! est répété à tout bout de champ, comme un véritable rituel, une invocation de l’effort comme « La Vertu suprême ». Les parents implorent leur enfant de gambaru (faire de leur mieux) à l’école ; les sportifs, chanteurs, combattants de sumo et hommes politiques promettent sans cesse de gambarimasu (je ferai tout mon possible) ; les femmes qui attendent seules à la maison pendant des semaines entières que leur mari surchargé de boulot revienne s’occuper d’elles, se répètent inlassablement gambatte, (ne renonce jamais) ; et les survivants de la dernière guerre mondiale qui ont courageusement reconstruit le pays se sont certainement dopés avec cette psalmodie…

Dans l’esprit japonais, une personne qui n’est pas capable d’endurer l’épreuve, de persévérer et développer sans cesse un « esprit de combat », est une personne qui ne sait pas goûter aux vraies saveurs pimentées de la vie. Un homme véritable doit savoir gambaru et ceux qui renoncent ne sont que des mauviettes !
Cet esprit d’effort constant se retrouve partout ; par exemple quand un cuisinier prépare des ramen (soupe de nouilles), il va chercher les meilleurs ingrédients : l'eau devra provenir de telle montagne, car elle y est si pure… le porc devra provenir de telle ferme, car les porcs de cette ferme ne mangent que des aliments et de la bière qui rendent leur viande très tendre et savoureuse.
Il ne s’agissait pourtant que d’une simple soupe aux nouilles…

L’enfer des études
Quatre heures de sommeil, passe… cinq heures, manque ! Les études constituent certes un véritable escalator social : les meilleures places dans les meilleures écoles garantissent un emploi à vie aux plus hauts postes dans les plus belles entreprises ou administrations. Mais à quel prix ! Le shiken jigoku, litt. « enfer des études » commence à la maternelle (les écoles maternelles recrutent sur concours !) et atteint des sommets avec le junken senso, la « guerre » de préparation des examens d’entrée aux Universités. Après l’école, l’enfant rentre à la maison pour de longues heures de travail avec un répétiteur.


Les Kyooiku mama, "mamans poules"
Derrière la plupart des success-stories académiques on trouve souvent la Kyooiku mama, quelque chose d’intermédiaire entre la mère juive et la maman poule. Pendant que le père travaille, elle se dévoue avec une abnégation totale et sans relâche pour sa progéniture, en allant discuter avec les professeurs, venant prendre des notes quand il est malade, l’inscrivant aux examens, participant aux séances de bachotage, et lui cuisinant sans cesse des bons bols de nouilles au sarrasin. Il n’est pas rare que ceux qui ont raté leur concours montrent leur capacité de gambaru en passant une ou deux années à travailler d’arrache-pied pour avoir une seconde chance.

頑張って!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.